La Suisse demeure la destination pour la
gestion des richesses, malgré les restrictions. Comment les banques Suisses
survivent-elle?
Nous le savons, le secret bancaire a pris
fin dans le monde offshore. Tandis que les juridictions offshore souffrent
globalement des conséquences – à savoir les retraits d'actifs – certaines
juridictions non seulement survivent mais tirent également leur épingle du jeu.
Aperçu de la Suisse, post-secrecy 'armageddon'
Selon
un rapport de Booz&Co, l'avenir des banques suisses est assuré – elles
sont vouées à rester. Il y aura des
défis de taille à court terme – à savoir la sortie d'actif attendue de 47
milliard de francs – mais à long terme,
les opportunités sont énormes.
Voici un des exemples les plus récents.
Selon le Gulf News, le bénéfice annuel de
la banque Suisse UBS a
été réduit de 46%. Ce n'est pas vraiment pénalisant, cependant – Le chef de
la Direction d'UBS, Sergio Ermotti a déclaré qu'en dépit d'un marché difficile
en 2016, UBS a atteint des solides résultats. Sécurisant 40 milliards en
nouveaux actifs pour la partie de gestion des portefeuilles d'actifs, UBS
s'épanouit au milieu des “turbulences financières”.
Les turbulences ont poussé les banques
étrangères installées en Suisse – 150
d'entre elles, pour être exact– à quitter le pays.
Mais de quel type de 'turbulence' sommes-nous en train de parler?
Tout d'abord et en première ligne, la
FATCA, l'AEoI et tout le reste.
Les banques suisses étaient sous
surveillance constante, particulièrement selon les exigences de partage des
données de comptes des Etats-Unis, nommées FATCA. Avec des tas de frais de mise
en service “grâce” aux enquêtes des autorités américaines, peu de banques ont
survécu, particulièrement celles de groupes bancaires étrangères.
Qu'en est-il de l'AEoI? Prétendûment en
réduisant tout à néant, se soumettre à l'AEoI signifie la fin de la
confidentialité, comme nous le savons.
La Suisse s'est soumise et engagée – et
elle contre-attaque en même temps: Elle demande aux Etats-Unis la réciprocité pour
un échange mutuel des informations des payeurs d'impôts.
En deuxième lieu, la fintech.
La Fintech perturbe l'industrie des
services finanicers. C'est une fatalité. Cependant tous les secteurs dans la
finance ne sont pas prêts à l'innovation. Cela s'avère particulièrement vrai
dans le monde bancaire, que ce soit onshore ou offshore.
Souvent perçue comme une menace, la
Fintech est,en fait, un facilitateur pour les banques – dans ce cas, les
banques offshore – afin de mieux servir leurs clients, doivent protéger les
affaires essentielles des banques en sautant dans le wagon du train de
l'innovation. Ce qui fait de la fintech une menace ou une opportunité dépend si
les parties prenantes sont prêtes ou non à faire face au changement.
Troisièmement, le risque politique.
Le climat mondial géopolitique sombre et
incertain d'aujourd'hui signifie que les détenteurs d'actifs sont toujours à
l'affût d'alternatives, ce qui comprend sortir leurs actifs de la Suisse et
investir/les conserver ailleurs- par exemple dans d'autres secteurs
d'investissement comme les métaux
précieux, voire le bitcoin.
Alors, comment les banques Suisses survivent-elles?
1. La réputation et l'experience
Les banques suisses demeurent parmi les
banques les
plus sûres du monde. Avec des dizaines d'années d'expérience à servir des
clients au plus haut niveau, les banques Suisses continuent à fournir une
plus-value aux clients, tout en maintenant un certain niveau de confidentialité
aux meilleurs intérêts dans leur propre protection et celle de leur clients
existants – par exemple en
refusant que les clients basés aux Etats-Unis évitent de subir le
harcèlement d'avoir à faire face aux enquêtes criminelles pour violation des
lois fiscales américaines.
2. Capitaliser sur les opportunités
La plus grande opportunité réside dans les
banques privées, qui ciblent les riches et les plus riches du monde.
La disparition du secret bancaire Suisse
signifie que les opportunités disponibles sont très limitées pour les
propriétaires d'actif en terme de confidentialité. C'est pourquoi les banques
suisses vont par la suite se concentrer sur les services qui ne seront
accessibles qu'à une certaine catégorie de détenteurs d'actifs, appelés les
particuliers à Haute Valeur Nette (HNWIs)
et les particuliers à Très Haute Valeur Nette (UHNWIs.)
3. Le futur: Devenir une juridiction offshore entièrement conforme
L'incitation à la transparence bancaire va
par la suite éliminer le secret “légendaire” bancaire Suisse. Lorsque cela est arrivé, l'étape suivante
devrait en toute logique de devenir une destination de services bancaires
offshores exemplaire entièrement
conforme, qui se concentre sur la protection d'actif au delà de la
confidentialité.
Conclusion
La Suisse, comme elle l'a toujours été,
sert d'exemple aux juridictions offshore dans sa manière à s'adapter aux
changements.
A l'inverse de Singapour, dont la réponse
est de réorienter son activité de services bancaires offshores vers la fintech,
la Suisse répond en se basant sur sa compétence maîtresse et “vend” son atout
sur le marché, attirant ainsi les particuliers les plus fortunés qui souhaitent
que leur argent soit géré par une banque Suisse expérimentée et de bonne
réputation.